Recherche de cas

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 Aperçu

Les cas initiaux qui engendrent une enquête sur l’éclosion représentent souvent une petite fraction du nombre total de gens touchés. Une recherche de cas permet de repérer des cas supplémentaires et de déterminer qui sont les personnes à risque en vue de :

  • comprendre l’ampleur de l’éclosion (y compris la taille de l’éclosion et sa répartition géographique);
  • recueillir des données probantes concernant la source;
  • affecter des ressources;
  • peaufiner les définitions de cas d’éclosion
  • mettre en œuvre des mesures de prévention et de contrôle en matière de santé publique (p. ex. fournir des conseils en matière de contrôle des infections ou avertir le public qu’il ne devrait pas consommer un produit alimentaire en particulier).

La stratégie de recherche de cas la plus efficace comprendra probablement différentes méthodes et variera selon les circonstances de l’éclosion. La recherche de cas représente un processus itératif, et les méthodes pourraient changer ou évoluer à mesure que l’on en apprend davantage sur la population touchée. 

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Déterminer qui sont les personnes à risque

La collecte de renseignements épidémiologiques sur ce que l’on connaît à propos de l’éclosion peut définir la population de cas et aider à déterminer des méthodes convenables pour la recherche de cas. Le triangle épidémiologique représente un outil utile qui permet de définir les composantes de l’éclosion et d’éclairer les méthodes et les stratégies de recherche de cas.

Le triangle épidémiologique

Hôte (ou personne)

Existe-t-il des caractéristiques de cas initiaux qui pourraient permettre d’identifier un cas potentiel (ou une personne susceptible de devenir un cas) et de déterminer comment il est possible de joindre ce cas? Par exemple, le spectre clinique d’une maladie peut fournir des renseignements sur l’endroit où la personne cherchera probablement à obtenir des soins et donnera une orientation quant aux sources de données potentielles à consulter; également, si les cas représentent des employés d’un organisme particulier, une liste d’employés peut s’avérer utile. D’autres caractéristiques telles que l’âge et le sexe peuvent également fournir des renseignements utiles, notamment des renseignements sur l’utilisation d’outils adaptés à un certain âge (p. ex. médias sociaux, questionnaires en ligne).

Agent

Le pathogène est-il connu? Le cas échéant, comment le pathogène est-il habituellement transmis? Par exemple, un pathogène qui est plus communément associé à des éclosions d’origine alimentaire peut présenter une vaste répartition géographique et nécessiter une stratégie de recherche de cas de grande portée (p. ex. communication à l’échelle du Canada). Dans le cas d’une éclosion d’hépatite A, qui offre des options d’immunisation par prophylaxie post-exposition, un plus grand accent peut être placé sur la recherche de contacts que dans le cas d’autres pathogènes. En outre, le pathogène peut être reconnu comme touchant un groupe à risque élevé en particulier (p. ex. Listeria) ou se solder par une maladie grave.

Environnement (ou lieu)

Les cas initiaux sont-ils reliés par un endroit commun (p. ex. une activité commune telle qu’un rassemblement de masse, un événement sportif, un souper de famille ou un mariage) ou par un établissement (p. ex. établissement de soins de longue durée ou école)? Sont-ils géographiquement différents, ce qui indiquerait que la portée géographique de la recherche de cas doit être vaste (p. ex. communication de messages à un vaste public pour accroître la vigilance)?

Temps

Que sait-on à propos de la période d’exposition potentielle? Ces connaissances peuvent aider à déterminer les échéances et l’urgence des activités de recherche de cas. Dans le cas d’une éclosion d’hépatite A, par exemple, il existe un délai précis pour le recours à la prophylaxie post-exposition, ce qui peut avoir une incidence sur le moment et la rapidité auxquels les activités de recherche de cas sont déployées. En outre, qu’indique la courbe épidémique  (p. ex. la façon dont les dates d’apparition de symptômes des cas sont réparties au fil du temps)? Une source ponctuelle potentielle (groupe de gens exposés à un agent de la même source sur une brève période) pourrait, par exemple, aider à axer la méthode de recherche des cas sur une activité commune précise à laquelle tous les cas ont participé. 

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Méthodes de recherche de cas

Après une évaluation de l’éclosion, la stratégie de recherche de cas peut comprendre une combinaison de méthodes permettant de maximiser le nombre de cas relevés tout en équilibrant les contraintes, ce qui englobe les ressources en matière de santé publique. Avant de commencer, il faut s’assurer qu’un plan et une définition précis sont établis pour les cas aux fins de prise de mesures par la santé publique dès que des cas supplémentaires sont identifiés.

1. Suivi de cas de routine

Conformément aux protocoles de suivi de cas de routine, le fait d’interroger des cas à propos d’autres individus ou contacts malades peut aider à identifier d’autres cas. Cette méthode utilise des réseaux non officiels et peut être particulièrement utile si une population définie a été établie (p. ex. navire de croisière, groupe de voyageurs).

2. Examiner des sources de données existantes ou mettre en œuvre de nouvelles méthodes de collecte de données

Certaines plages de données liées et non liées à la santé sont accessibles aux fins de recherche de cas. Certaines sources peuvent être facilement accessibles (p. ex. si elles font partie d’activités de surveillance de routine) ou peuvent être améliorées pour les besoins de l’enquête sur l’éclosion (p. ex. en accroissant la fréquence et en élargissant les échéances de production de rapports). Dans d’autres situations, de nouvelles méthodes de collecte de données, notamment l’accès à des sources de données qui ne font pas partie des pratiques de base, peuvent aider à la recherche de cas.

Parmi les sources de données liées à la santé, on retrouve notamment des données de surveillance de maladies transmissibles et des données de laboratoire. Ces sources peuvent souligner d’autres cas comprenant un pathogène commun qui ont été relevés durant une période semblable, mais qui n’ont pas déclenché d’enquête sur l’éclosion ou contribué à une telle enquête. En outre, certains cas peuvent aussi se présenter à d’autres établissements de soins de santé, par exemple des cabinets d’omnipraticiens, des cliniques sans rendez-vous et des salles d’urgence, ce qui peut représenter une source précieuse d’information.

Les sources de données non liées à la santé peuvent aussi représenter une riche source d’information, et elles sont souvent liées à des caractéristiques propres à la population et aux activités. Voici des exemples :

  • employés de l’entreprise (p. ex. répertoire des employés);
  • voyageurs de groupes définis (p. ex. organisateurs de voyages à forfait);
  • participants à des activités (p. ex. événements sportifs);
  • listes d’invités (p. ex. mariages, rassemblements de famille);
  • listes de réservations de restaurants;
  • listes d’invités d’hôtels;
  • reçus de cartes de crédit (p. ex. pour identifier des individus qui ont peut-être soupé à un établissement en particulier).

Pour entrer en contact avec la population vulnérable potentielle, certains individus ou organismes peuvent fournir un accès (ou des coordonnées) permettant de joindre ces personnes. La méthode de communication dépendra des circonstances de l’éclosion et pourrait comprendre une variété de méthodes mises en œuvre de façon combinée, par exemple des entrevues par téléphone, des questionnaires  en ligne et des médias sociaux.

3. Communication ciblée

La communication représente une stratégie utile permettant d’accroître la vigilance et la sensibilisation liées à une éclosion en cours et d’améliorer l’identification et la déclaration de cas. Le public cible peut s’entendre du grand public, du personnel de première ligne et de praticiens de la santé publique au sein de la collectivité touchée et des territoires de compétence touchés.

Les communications doivent comprendre des renseignements généraux sur l’éclosion et des mesures de suivi claires et précises qui sont demandés par le public cible (les messages peuvent varier selon le public, par exemple le grand public par opposition à la communauté médicale). Il faut éviter toute ambiguïté et tout jargon technique dans ces communications. Il faut prendre soin de ne divulguer aucun renseignement qui pourrait compromettre ou influencer l’enquête, par exemple en faisant allusion à une source soupçonnée. Dans les territoires de compétence munis de services de communications, abordez vos collègues chargés des communications au début du processus d’enquête pour assurer la communication de messages uniformes et efficaces.

Voici certains exemples de communications :

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Limites

Même dans des circonstances idéales, certaines limites sont inhérentes au repérage de tous les cas liés à une éclosion. Elles comprennent entre autres les suivantes :

  • Infections asymptomatiques ou infracliniques qui n’ont pas été diagnostiquées.
  • Ce ne sont pas tous les individus qui cherchent à obtenir des soins de santé lorsqu’ils sont malades.
  • Même si une maladie est annoncée dans les médias, ce ne sont pas tous les gens qui envisagent que leur maladie puisse être liée à l’éclosion.
  • Les protocoles de laboratoire peuvent nuire à l’identification de cas répondant à la définition d’un cas (p. ex. les laboratoires qui ne procèdent pas périodiquement au sous-typage ne seront pas en mesure d’identifier des cas définis par des renseignements sur le sous-type).
  • Une population vulnérable qui n’est pas bien définie ou difficile à trouver (p. ex. aucun mécanisme n’est accessible pour identifier les clients de restaurant, en particulier les clients qui paient en espèces).
  • Les ressources (p. ex. santé publique, soins actifs) peuvent dicter la quantité d’efforts qui peuvent être investis dans la recherche de cas.
  • L’accès à des renseignements sur les cas (p. ex. détails d’une facturation de carte de crédit) peut être assujetti à différents règlements en matière de confidentialité qui doivent être pris en compte.

Bien que des efforts puissent être déployés pour maximiser le nombre de cas relevés, il importe de noter qu’il n’est pas nécessaire d’identifier tous les cas pour être en mesure de caractériser et de comprendre l’éclosion. Cela dit, l’interprétation doit tenir compte de la façon dont les cas manqués peuvent toucher la représentativité des données. Autrement dit, il faut déterminer si ces cas sont susceptibles d’être assez différents pour indiquer quelque chose de pertinent à l’enquête (p. ex. sous-groupe qui pourrait afficher différentes expositions). 

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Exemples

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Outils

Modèle d’alerte de santé publique

Exemples de recherche de cas de l’ECDC  (anglais seulement)

  • Ce document PDF résume les méthodes de recherche de cas utilisées lors de cinq éclosions différentes.   

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Références

Torok, M. Case finding and line listing: A guide for investigators. FOCUS on Field Epidemiology, North Carolina Center for Public Health Preparedness. Disponible à l’adresse : http://nciph.sph.unc.edu/focus/vol1/issue4/1-4CaseFinding_issue.pdf

Centers for Disease Control and Prevention. EXCITE : Excellence in Curriculum Innovation through Teaching Epidemiology. Disponible à l’adresse :https://www.cdc.gov/careerpaths/k12teacherroadmap/index.html

MacDonald, P.D.M. 2011. Methods in Field Epidemiology. Jones & Bartlett Learning, USA.

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